Silke Van Avermaet : « Avec du travail acharné, on peut battre le talent »
Ce qui avait commencé modestement il y a dix ans à Baasrode, en Flandre-Orientale, est devenu une carrière européenne avec des étapes à Beveren, Mulhouse et Busto Arsizio. Silke Van Avermaet est devenue une valeur sûre des Yellow Tigers et est aujourd’hui une joueuse très respectée en Serie A1 italienne.
Mais la centrale reste avant tout fidèle à ses racines : travailler dur et ne jamais cesser d’apprendre. Silke Van Avermaet est la preuve vivante que la persévérance finit par l’emporter sur le talent brut.
« Je suis toujours la fille modeste que j’étais », sourit la volleyeuse de 26 ans. « Mais j’ai appris à saisir les opportunités dès que je me sentais prête. Peut-être que j’aurais pu franchir certaines étapes plus tôt, mais je n’ai aucun regret. Chaque chose en son temps. »
De Baasrode à Busto
Son parcours ressemble à un manuel pour jeunes talents : une longue phase de développement à l’Asterix Avo Beveren, puis trois années à Mulhouse en France (où elle est devenue capitaine), et depuis la saison dernière le passage rêvé vers l’Italie. « À Mulhouse j’ai grandi, comme joueuse et comme personne. Le saut vers la Serie A1 italienne a toujours été un rêve. Trois clubs italiens ont atteint le stade final de la Ligue des Champions. Cela dit assez sur la force du championnat. »
« À Busto, je joue avec de jeunes volleyeuses ambitieuses, pleines de talent », raconte Van Avermaet. « Tout le monde vit le sport avec intensité. L’envie de progresser, on la sent chaque jour. Chaque entraînement est mené avec beaucoup de passion. Cela t’élève automatiquement vers un niveau supérieur. Et en dehors du terrain, tout se passe bien aussi : je rencontre des gens chaleureux et ouverts. L’an dernier, j’ai choisi de faire toute la préparation avec l’équipe, et je me suis sentie immédiatement accueillie dans ce nouvel environnement. Cette année, après le Mondial, je retournerai au club dès que possible. »
Pas une pause, mais un investissement
Lors de la phase finale de la Volleyball Nations League, Van Avermaet a volontairement levé un peu le pied — non pas pour se reposer, mais pour se recharger. « En concertation avec mon préparateur physique en Italie et le staff belge, j’ai choisi une période d’entraînement ciblée. Pas une pause donc, mais un investissement dans mon propre corps. Car c’est mon outil de travail. Je n’ai pas appuyé sur le bouton “pause”, comme certains le pensaient, mais bien sur “reset”. »
La centrale de la sélection nationale a travaillé ses points faibles, misant sur l’explosivité et la récupération grâce à des séances spécifiques. « Je veux atteindre mon pic au bon moment. Au Mondial, et ensuite être directement prête pour le championnat italien. » Sa vision est limpide : le travail bat le talent. Pas un slogan, mais une véritable mission.
Un nouveau rôle de mentor
Van Avermaet est devenue entre-temps une joueuse clé de l’équipe nationale. Et cela implique un nouveau rôle. « On sent que de jeunes joueuses comme Tea Radovic et Liese Verhelst sont impatientes de percer. Cela me rappelle moi, il y a dix ans. Cette même flamme, cette même envie. C’est génial de voir leur progression. »
En tant que joueuse expérimentée, elle choisit consciemment l’implication. « Nous sommes responsables de la culture de groupe. Ne jamais tolérer un entraînement en dessous du niveau, toujours garder la barre haute. Mais aussi : laisser de la place pour les erreurs, construire la confiance et garder du plaisir. Cet équilibre est crucial. »
Prochain chapitre
La qualification pour l’Euro 2026 — acquise dans une Steengoed Arena de Maaseik en ébullition après une belle victoire contre la Hongrie — est assurée. Mais bientôt arrive le Championnat du monde en Thaïlande, un défi de taille et l’objectif numéro un des Tigers.
« Pourquoi ne pas rêver et viser le top huit ? » demande Van Avermaet. « Au dernier Mondial aux Pays-Bas, nous n’étions pas loin. L’Italie est maintenant dans notre poule — ce n’est pas un cadeau. Championne olympique, numéro un mondiale. Mais c’est aussi une référence. Si nous pouvons finir deuxièmes de ce groupe, tout est possible. »
Dans cette même phase de groupes, les Yellow Tigers affronteront d’abord Cuba — jeune, puissante, imprévisible — puis la Slovaquie, une équipe européenne solide de milieu de tableau. « Mais nous avons aussi nos armes. Et surtout : nous avons gagné de l’expérience en Nations League. Le match contre la Hongrie a montré ce que nous pouvons faire. Les set et demi d’ouverture étaient d’un très haut niveau. Portées par nos supporters, nous avons montré notre potentiel. Ensuite, cela a un peu baissé, c’est humain. Mais la base est là. Et l’ambition aussi. Après les poules, nous affronterons probablement la Pologne ou peut-être l’Allemagne. Si nous pouvons créer la surprise, la route vers le top huit s’ouvrira. »
Avant de s’envoler pour la Thaïlande, l’équipe a disputé quelques matchs amicaux contre la Slovénie, une dernière répétition générale. « Un adversaire solide pour conclure notre préparation au Mondial. Nous avons faim. Et nous atteignons notre forme optimale au bon moment. »
Texte : Walter Vereeck
Photo : Rudy Pollé
Programme – 1re phase des Yellow Tigers :
Vendredi 22/08 – 12h00 : Yellow Tigers – Cuba
Dimanche 24/08 – 15h30 : Yellow Tigers – Slovaquie
Mardi 26/08 – 12h00 : Yellow Tigers – Italie
Tous les matchs seront diffusés en direct sur les chaînes nationales.