Pauline Martin : le nouveau talent belge en tant qu'attaquante principale

04/08/2025

Dimanche dernier, les Yellow Tigers ont disputé leur avant-dernier match de qualification pour l’Euro 2026 au Danemark (victoire 16-25, 24-26, 15-25). Mercredi prochain à Maaseik (20h), une victoire contre la Hongrie devrait suffire à valider leur ticket pour la phase finale.
L’équipe féminine belge peut compter sur ses stars bien connues comme Britt Herbots, Silke Van Avermaet et Nathalie Lemmens, mais aussi sur le tout nouveau talent révélé au poste d’opposite : Pauline Martin. Lors du dernier match de VNL contre la Tchéquie, elle a inscrit 31 points. Une performance exceptionnelle.
Nous avons rencontré cette jeune joueuse de 22 ans, souriante, parfaitement bilingue, gauchère et originaire de Wallonie (1m89). Elle a débuté sa carrière à Floreffe, près de Namur, et a déjà évolué trois ans à l’étranger. Un parcours impressionnant pour une joueuse remarquable.
À seulement 14 ans, elle faisait ses débuts en Ligue A à Charleroi, après un passage par Namur et la sélection de l’AIF. Ensuite, direction l’école des sports de haut niveau à Vilvorde, trois saisons chez Asterix, une année à nouveau à Charleroi, puis cap sur l’étranger : Vero Volley Milano, Vilsbiburg (Allemagne) où elle fut meilleure marqueuse de Bundesliga, et récemment MTV Stuttgart, le champion allemand en titre.
Passer de la Wallonie à l’école de sport de haut niveau en Flandre, ce n’était pas évident ?
Pauline : « J’ai vite compris que je devais apprendre le néerlandais si je voulais progresser dans le volley. L’adaptation fut difficile, j’étais la seule francophone, mais tout le monde m’a aidée : les élèves, les profs, le personnel de l’internat… J’ai beaucoup appris, surtout sur mon propre corps. »
Soyons honnêtes : au début à Asterix, certains se demandaient qui tu étais…
« Haha, j’avais 16 ans, je devais tout apprendre ! C’était une belle opportunité, même si je jouais peu. Je suis ensuite retournée à Charleroi pour avoir plus de temps de jeu. »
Et puis, à 19 ans, un transfert inattendu à Milan…
« Je ne savais pas quoi faire, mais grâce à ma manager Julie Rumes, j’ai saisi l’opportunité. Je savais que je n’aurais peut-être jamais une telle chance à nouveau. »
Et ce fut une bonne décision ?
« J’avais un peu peur, mais tout s’est bien passé. Le staff était super. Je leur donne un 19/20 pour l’encadrement. C’est là que j’ai compris que je voulais vraiment vivre pour le volley. »
Puis vint Vilsbiburg, un petit village…
« Une équipe géniale. Moi, j’ai besoin de contacts sociaux, et là c’était top. Devenir meilleure scoreuse de Bundesliga, c’était fou ! J’ai vraiment pris confiance. »
Mais la saison à Stuttgart a été plus compliquée ?
« Oui, Charlotte Krenicky, la passeuse, a été blessée longtemps. Et j’étais en concurrence avec la star américaine Krystal Rivers. J’ai quand même pu jouer des matchs importants. Cette saison, Rivers est partie : à moi de prouver, avec plus de responsabilités. »
Tes points forts et faibles ?
« En attaque, je me débrouille bien. Défensivement, je dois progresser. Mais aux Yellow Tigers, on bosse dur là-dessus. Grâce à la VNL, on a progressé. Contre la France, ça s’est joué à peu. Elles avaient une nouvelle opposite américaine très forte… »
Ton match de rêve fut contre la Tchéquie ?
« Un pur bonus ! Toute l’équipe a bien joué. Avec Lara Nagels comme passeuse, ça a cliqué : je sentais ce qu’elle allait faire, même les yeux fermés ! »
Tu es seule en tant qu’opposite ?
« Non non, Liese Verhelst est arrivée et elle est vraiment forte ! À deux, c’est mieux : on se soutient. »
La Hongrie, ça passe ?
« Ce ne sera pas simple, mais avec le public à Maaseik, c’est possible. Et si on gagne les deux derniers matchs, on remonte à la 14e place mondiale. »
Et les objectifs ?
« Grâce à la VNL, on est prêtes pour le Mondial. Contre la Slovaquie, on a nos chances. Et à long terme, mon rêve, c’est les Jeux Olympiques. Avec ce groupe jeune et talentueux, j’y crois. »
Texte : Marcel Coppens
Photos : FIVB/CEV

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