Demi-finale de la Coupe : duel Bevo B – Bevo A, ou la fille contre le père Vanderschommen
Samedi à 20h30 aura lieu une demi-finale de Coupe de Belgique pour le moins particulière : l’équipe A affronte l’équipe B de Darto Bevo Roeselare. Un scénario inédit dans le volley belge.
En analysant les deux sélections, une autre curiosité saute aux yeux : la libero Emma Vanderschommen jouera contre son propre père, Kevin, adjoint de l’équipe B. À la maison, quelques taquineries ont déjà fusé, mais l’ambiance reste sereine chez les descendants de l’ancien excellent gardien de but de Cercle Brugge, AA Gent et Courtrai.
« Nous restons suffisamment réalistes pour admettre que, sur un match, nous pourrions peut-être surprendre l’équipe A… mais personne n’oserait nous considérer favoris », sourit Kevin, professeur de métier. « Certains pensent que dans notre petite salle, nous pourrions avoir nos chances. Mais – pure coïncidence – vendredi, l’équipe A s’y entraînera, car Schiervelde était indisponible. »
Peut-on dire que l’équipe A traverse une période plus difficile après sa défaite surprise contre Noorderkempen et son revers européen contre Dukla Liberec ?
Kevin : « Contre Noorderkempen, surtout le compartiment offensif était totalement en panne, et en Tchéquie elles ont laissé filer trois balles de match. Notre seule réelle chance serait de sortir une prestation exceptionnelle, comme contre Michelbeke, tandis que l’équipe A performerait moins bien en attaque. »
Emma, que réponds-tu à cela ?
Emma : « À Liberec, il y avait plus à prendre. Le 3-2 laisse des ouvertures pour le retour. Et contre Noorderkempen, l’équipe entière a eu un off-day. Mais je peux t’assurer qu’il n’y aura aucune forme de sous-estimation contre notre équipe B. Nous jouerons à notre niveau, dans ce match qui est une véritable vitrine pour le volley et pour le club. Certaines filles du B s’entraînent parfois avec nous, et des joueuses comme Sien Devos ou Delphine De Winne ont déjà évolué en Liga avec Ostende. Quant à la salle : c’est vrai qu’elles peuvent servir plus fort dans la petite Darta Arena, mais nous jouons le retour dans notre grande REO Arena, où nous pouvons nous exprimer pleinement », sourit Emma depuis son kot à Gand, où elle suit sa deuxième année de droit. « Une combinaison assez intense. Mon père vient voir presque tous mes matchs et me donne toujours des commentaires constructifs. Ça me va très bien. »
Kevin : « Elle a vraiment de l’autocritique, et je dois reconnaître qu’elle a beaucoup progressé ces deux dernières années. »
Le manager de l’équipe A, Lieven Louagie, écoute attentivement.
Si votre équipe B peut battre Michelbeke, cela signifie-t-il que la différence entre le top de la D1 nationale et la Liga est minime ?
Louagie : « On ne peut pas prendre ce résultat comme référence générale. Mais battre une équipe comme Michelbeke, renforcée par deux étrangères, reste remarquable. L’élargissement de la Liga facilite aussi la transition entre les divisions : l’écart entre les meilleures équipes de première nationale et les équipes de bas de classement en Liga s’est réduit. »
Certains médias ont critiqué le fait qu’un club puisse inscrire deux équipes, une pratique rare dans d’autres sports.
« Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous comparer aux autres disciplines. Pourquoi ne pourrions-nous pas affronter des équipes de Liga en toute légitimité ? Nous constituons une équipe B mélangeant joueuses expérimentées et jeunes talents, qui s’entraînent parfois avec l’équipe A. Les matchs de Coupe sont alors des occasions idéales pour nous mesurer à des adversaires hiérarchiquement supérieurs. Elles ont d’ailleurs aussi le droit d’inscrire plusieurs équipes. »
Texte : MC
Photo : Lotto Volley Liga