De Paris au Pirée : 175 matches européens avec Asterix

28/10/2025


L’Europe, pour Asterix AVO Beveren, c’est bien plus qu’un calendrier rempli de matches supplémentaires. C’est un investissement réfléchi dans la progression et l’expérience.

Jan Bens, président du club pendant des années et toujours actif aujourd’hui, jette un regard en arrière et vers l’avant. « J’y suis depuis le début. J’ai vécu pratiquement toutes les soirées européennes. Cette toute première fois contre Paris, je ne l’oublierai jamais, cela ressemble désormais à une autre époque. » Si l’on lui demande le sommet absolu, la réponse tombe immédiatement : la victoire en Coupe d’Europe à Vienne en 2001. La toute première Coupe de Belgique au milieu des années 90 est également gravée dans sa mémoire. Quiconque revoit ces images sur la chaîne YouTube du club mesure à quel point le jeu a changé : autres règles, arbitres entièrement en blanc, sets à 15, un rythme totalement différent. « Quand tu revois ça aujourd’hui, tu te dis : mais qu’est-ce qui se passe là ? »


Les aventures en route façonnent tout autant l’histoire. Ankara en 1998 fut un chaos total à cause d’un malentendu : nous nous étions trompés de jour, à peine vingt-quatre heures sur place, et tout arrangé à la dernière minute. Il y a eu aussi des années avec des trajets interminables vers la Russie, souvent avec une correspondance à Moscou, une nuit à l’aéroport, puis encore des heures vers des lieux de match reculés. Loin d’être idéal. Plus près de chez nous, ce n’était pas toujours plus simple, avec des trajets de nuit en car ou des trains en retard. Il y a deux ans, nous avons joué à Stuttgart et opté pour le train ; je pense que nous avons dû changer quatre ou cinq fois. « Après coup, on en rit, mais sur le moment, c’est lourd logistiquement et physiquement. Surtout pour nos joueuses, qui doivent encore performer sur le terrain le lendemain d’un long voyage. » Avec le championnat, la Coupe et la BeNe Cup, le nombre de matches grimpe vite. « On atteint facilement la quarantaine. Ajoutez les déplacements européens et les joueuses parties en équipe nationale, une campagne européenne est tout sauf anodine. »

La réalité financière exige de la créativité. « Chaque année, tout coûte plus cher : voyages, hôtels, organisation. Pour la Ligue des champions, il faut même verser à l’avance un montant conséquent pour pouvoir commencer, de l’ordre de vingt-cinq mille euros. On récupère ensuite une partie sous forme de prize money, mais cela ne couvre certainement pas l’ensemble. Cette compétition est clairement pensée pour les grands clubs. Pour nous, c’est fantastique à vivre, mais financièrement, cela reste un puzzle. » Ce qui rend le tout possible, ce sont les personnes dans l’ombre. « Nos bénévoles sont inestimables. Sans eux, ce n’est pas possible. » Le 175e match ne sera pas fêté en grande pompe, car le club se concentre surtout sur un événement caritatif au profit d’un centre de soins pour personnes atteintes de lésions cérébrales acquises. « Nous avons célébré le 150e. Peut-être ferons-nous plus grand pour le 200e. »

Kris Vansnick, entraîneur-coach depuis quinze ans au club, complète : « L’Europe est un objectif de saison assumé. Elle élève nos joueuses et notre équipe. » Pour lui, la plus-value est triple : on se mesure à un niveau supérieur, on découvre une autre intensité et on apprend les détails qu’exigent ces tournois. « C’est une expérience qu’on n’obtient pas toujours dans le championnat belge. » Son plus beau souvenir : la qualification pour la phase de poules de la Ligue des champions il y a deux saisons. « Nous sommes passés des qualifications aux poules. Dans cette phase de groupes, nous avons montré de belles choses et l’équipe a clairement grandi. » Les soirées d’ambiance qui marquent ? « Les duels contre Galatasaray. À Beveren, à domicile, nous avons arraché une Golden Set dans une salle en ébullition avec un parcage visiteurs bouillant. Inoubliable. »

L’Europe renforce aussi toujours l’esprit d’équipe. « En Belgique, beaucoup de joueuses combinent le volley avec des études ou un emploi. En Europe, tu es trois jours sur la route et tu vis à temps plein en équipe. Tu t’entraînes, manges, analyses et joues ensemble. Cette concentration de temps et d’attention te soude et t’aide à atteindre plus vite les objectifs en championnat. » Sur ses quinze années à Asterix, il est clair : « On voit les joueuses et le staff grandir grâce à ce type de campagnes. L’Europe offre une vitrine supplémentaire. Certaines peuvent ainsi se mettre en valeur et donner un coup d’accélérateur à leur carrière. Cela montre le potentiel qui se libère quand on se dépasse. »


Aperçu : Asterix – Olympiakos (jeu 30 octobre)

Tout pour la Golden Set

Le match aller au Pirée a été plus dur que prévu. Olympiakos a imposé sa puissance physique, avec l’opposée Kubura en pointe. La passeuse italienne Di Iulio a dirigé leur jeu avec audace et tempo. Asterix a manqué son départ mais a relancé la machine grâce à de solides montées au jeu. À partir du milieu du deuxième set, l’équipe a tenu la cadence, et dans un troisième set serré, il y avait encore de la marge.

« Nous voulons prolonger cette progression à domicile. On ne lâche rien », dit l’entraîneur-coach Kris Vansnick. « Il nous faut une prestation de haut niveau, avec au minimum 3–1 pour forcer une Golden Set et aller chercher la qualification pour le tour suivant. » Bens remet cela en perspective : « Ce sera dur, mais c’est pour ce genre de soirées qu’on le fait. Une salle pleine, tout le monde derrière nous, et une équipe qui va au maximum d’elle-même. »

De Paris au Pirée. 175 matches européens qui montrent pourquoi Asterix continue de rêver, et pourquoi d’autres chapitres suivront.

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