Bien que ce ne soient pas des Championnats d’Europe, grands moments pour le beach-volley belge
Du 30 juillet au 3 août, les championnats d’Europe de beach-volley seront organisés au « Dusseldorfer Rochusclub ». Il s’agit en fait d’un club de tennis où, par le passé, de nombreuses légendes du tennis ont démontré leur talent. Aujourd’hui, tout est transformé pour accueillir les grandes stars du beach-volley.
La liste des participants est impressionnante. Le tournoi masculin est largement garni avec presque tous les meilleurs de la discipline, dont les champions olympiques en titre, David Åhman et Jonatan Hellvig, de Suède, qui ont remporté les titres EuroBeachVolley en 2022 et 2023. Les Norvégiens Anders Mol et Christian Sørum, champions olympiques à Tokyo 2020, champions du monde en 2022 et quadruples champions d’Europe consécutifs entre 2018 et 2021, seront aussi présents.
Les champions du monde en titre Ondrej Perusic et David Schweiner (Tchéquie), les sensationnels vainqueurs de l’EuroBeachVolley de l’an dernier Martins Plavins et Kristians Fokerots (Lettonie), également médaillés d’argent aux JO de Paris 2024, ainsi que les Allemands Nils Ehlers et Clemens Wickler figurent parmi les participants principaux. Surveillez aussi nos voisins du nord, Brouwer (ex-champion du monde) et son nouveau partenaire Van de Velde, ou les duos Boermans/De Groot et Immers/Penninga. Chez les dames, la liste est tout aussi impressionnante, avec pas moins de six anciennes championnes d’Europe présentes, dont la tenante du titre Cinja Tillmann et Svenja Müller d’Allemagne.
Chez les hommes, nos « étoiles montantes » Joppe Van Langendonck et Kyan Vercauteren auraient pu faire partie du lot. Il y a huit poules de quatre équipes, soit 32 duos au total. Le duo belge est classé 35ème en Europe et manque de peu la liste des inscrits. Si l’on regarde la liste de réserve, juste au-dessus de Joppe et Kyan figurent de grands noms comme les Norvégiens Adrian et Markus Mol, Alexander Horst et Grössing d’Autriche, et même les Italiens Alfieri et Ranghieri. Ce ne sont pas des « amateurs ». Tous ces ténors se tiennent dans un mouchoir de poche au classement. Quelques points de différence, et les jeunes talents belges seraient en route pour Düsseldorf.
Chez les dames, la participation de Youna Coens et Inés Piret à l’Euro U22 tombe aussi à l’eau, cette dernière devant malheureusement déclarer forfait — à cause d’une fracture de stress persistante — pour le circuit national et les championnats d’Europe jeunes d’août. Tout cela est bien regrettable, mais ce n’est en rien un signe que le beach-volley belge va mal.
Prenons l’exemple récent du CEV Pro Future Beach de Louvain. Pas moins de trois finalistes belges se sont battus pour les places du podium sur la splendide Ladeuzeplein. Ce fut une journée faste pour le volley-ball belge. Joppe Van Langendonck et Kyan Vercauteren ont, en route vers la finale, battu le Polonais Piotr Kantor — un participant olympique — et son nouveau partenaire Artem Besarab. C’est une référence de choix.
Youna Coens a dû chercher une nouvelle partenaire et a trouvé en Sarah Cools l’alliée idéale, prête à remplacer l’infortunée Ines Piret. Le nouveau duo a survolé la compétition, presque sans préparation spécifique, jusqu’à se heurter en finale aux championnes d’Europe U18. Pour un duo aussi jeune, Lia Berger et Lili Hohenauer (Autriche) ont joué avec maturité. Notons aussi la très belle quatrième place de Britt Ruysschaert et Isabel Van den Broeck lors de cet événement CEV international.
Bien sûr, il ne faut pas oublier les vainqueurs finaux, Louis et Gilles Vandecaveye, qui ont décroché l’or à Louvain. Fruit d’années d’efforts, de passion, de détermination et d’expérience, leur victoire contre les talents belges Van Langendonck/Vercauteren fut superbe et très serrée, ce qui est prometteur pour les Masterfinales à la mi-août à Nieuport.
Rik Donckers, entraîneur de tous les talents belges du beach, et Kris Eyckmans, directeur technique responsable des équipes nationales, des jeunes et du beach, tiennent à retenir l’aspect positif : deux équipes masculines et une équipe féminine en finale d’un tournoi CEV, ce n’est pas rien.
Kris Eyckmans : « Nous avions fixé deux objectifs principaux pour Kyan Vercauteren et Joppe Van Langendonck. Le championnat d’Europe nous échappe — de très peu, et c’est bien dommage. Au classement mondial, nous visons la 45ème place. Nous travaillons sur un cycle de quatre ans, avec la participation aux JO de Los Angeles 2028 comme apothéose. Nous n’en sommes qu’à la première année, il nous reste donc trois ans pour combler l’écart. »
« Lors de deux tournois Challenger — un niveau au-dessus de ce tournoi Future — ils n’ont malheureusement pas atteint le tableau principal au Mexique et en Chine. S’ils l’avaient fait, ils auraient engrangé plus de points et seraient sans doute présents à l’Euro cette année. Cela aurait été perçu bien différemment par ces jeunes hommes. C’est la preuve que Kyan et Joppe sont tout proches du but. Cela aurait pu marquer un tournant dans leur développement. Leur potentiel est réel. Voilà pourquoi nous croyons fermement en leur "road to Los Angeles". Le talent est bien là. »
« Maintenant, nous devons ensemble évaluer comment mieux faire. En élargissant l’encadrement, par exemple. Cela avance bien. Avec Olivier Van Damme (médecin), Thomas Boon (kiné), Karolien Rector (diététicienne), Stef Van Puyenbroeck (psychologue) et Ans De Mayer (préparatrice physique), nous élargissons le staff autour des beachers. Cet accompagnement est essentiel pour leur progression. Nous voulons leur donner les meilleures conditions pour progresser. »
Rik Donckers : « Le classement international du beach-volley est très serré. Aucun duo belge n’est au championnat d’Europe actuellement. Avec le même nombre de points, Kyan et Joppe seraient largement qualifiés chez les dames. Si l’on regarde de près, à part quelques jeunes Suédois, il y a à peine des garçons U21 à l’Euro ou en tournois Challenger. Chez les filles, le niveau de développement à cet âge est plus avancé, chez les garçons c’est plus lent. C’est comme ça, il faut transformer ce parcours semé d’embûches en une succession de succès, avec les moyens du bord et, provisoirement, des sparring-partners nationaux. »
« Pour monter en niveau, nous organisons des stages, notamment sept jours au Portugal récemment, ou nous partons un peu plus tôt sur les tournois internationaux afin de nous entraîner et de jouer contre les meilleurs. Nous inviterons aussi d’autres pays à s’entraîner chez nous à Louvain. Ce sont des efforts volontaires pour améliorer la qualité. Et progressivement, avec le soutien de Sport Vlaanderen, il nous faut évoluer vers un fonctionnement où un scout, un assistant et un kiné accompagneraient en permanence les tournois. »
« Il reste aussi du travail sur le plan mental. C’est un processus, car ce sont deux personnalités très différentes, presque opposées. C’est réjouissant de voir que la progression est réelle. Cela se voyait déjà clairement à Louvain. Ils doivent se rapprocher et se retrouver à mi-chemin. Cela va de mieux en mieux. Le point faible de l’un devient celui fort de l’autre. »
« Le sport de haut niveau est en réalité synonyme de résultats. En CEV Futures, comme à Louvain, on attend une place sur le podium. En CEV Challengers, l’objectif est le tableau principal. C’est dur à chaque fois. Au beach-volley, ce n’est pas simple à deux : c’est presque comme un mariage. Beaucoup ne réalisent pas que ces deux hommes mettent tout de côté pour réussir leur mission. Il faut en garder conscience. Le potentiel et la foi sont bien là. »
Article: Walter Vereeck