‘Vedette’ Tim Degruyter : « Je n’oublierai jamais cette finale de coupe en 2022 »

22/01/2025

Ces derniers mois, nous sommes revenus sur des figures marquantes du volley, des spécialistes des finales de coupe : neuf victoires, des succès avec différentes équipes et des chiffres impressionnants. De vraies ‘vedettes’.

Mais dans la riche histoire des finales de la coupe de Belgique, d’autres ‘vedettes’ ont marqué les esprits. Parmi elles, Tim Degruyter, un volleyeur apparemment modeste, mais fidèle au club de Gent pendant 26 ans. Il est devenu une véritable ‘vedette’ pour qui la victoire en coupe a été le sommet de sa carrière. Ce moment particulièrement émouvant l’a profondément marqué après la victoire inattendue contre Aalst en 2022.

D’architecte à héros inattendu de la coupe… À 35 ans, Tim Degruyter peut légitimement se considérer comme un vétéran du volley. Après 25 ans à Caruur Gent, une victoire historique en coupe et une aventure européenne, il a trouvé un nouveau défi chez Vamos Stekene, où il est actuellement en tête de la Nationale 1. Pourtant, cette finale avec Gent lors de la saison 2021-2022 reste un moment unique dans sa carrière. Quels souvenirs garde-t-il de cette journée mémorable, comment voit-il le volley aujourd’hui et comment combine-t-il cela avec sa vie d’architecte, d’époux et de père ? Retour sur le passé et regard vers l’avenir.

Tim, allons droit au but. Racontez-nous cette journée historique du 27 février 2022. Qu’est-ce qui rendait cette finale si spéciale ?
Tim Degruyter : « C’est difficile à exprimer avec des mots. Tout s’est aligné ce jour-là. En tant qu’outsiders, nous avions déjà battu Aalst une fois cette saison, mais la finale de la coupe était une tout autre histoire. Nous avons eu du mal à démarrer, perdant nettement la première manche. Mais ce que je retiens surtout, c’est que notre équipe a lutté pour chaque ballon. Notre attaquant principal, Jente De Vries, a joué le match de sa vie et, à un moment donné, on sentait : c’est notre jour. Aalst a commencé à flancher, le Sportpaleis était de notre côté et, à mi-parcours du quatrième set, je savais que nous allions réussir. Après le dernier point, j’ai pleuré pendant des minutes dans les bras de ma femme Marjoke et des supporters. C’était une pure libération. »

Un an plus tard, vous avez participé à la CEV Cup avec Gent. Quelle importance cet épisode a-t-il eu pour vous et le club ?
« Grâce à la victoire en coupe, nous avions placé Gent sur la carte, mais ce billet européen nous a aussi motivés à continuer une saison de plus. Contre la grande équipe turque Arkas Spor, nous avons été juste en dessous, mais ces matchs étaient fantastiques. Surtout le match à domicile : l’Edugo Arena était comble, l’ambiance était incroyable et nous avons atteint un niveau que nous pensions inaccessible. Cette saison a été une belle conclusion à mon temps à Gent, d’autant plus que nous avons également atteint les playoffs en championnat. »

Vous avez finalement quitté Caruur Gent après 26 ans. Était-ce une décision difficile ?
« C’était une combinaison de facteurs. Après le départ de plusieurs joueurs et de l’entraîneur Jan Van Huffel, j’ai senti que mon moment était venu. Tout le monde savait que j’avais une excellente relation avec Jan, mais le club a alors décidé d’adopter une structure plus professionnelle. Cela impliquait, entre autres, que les entraînements étaient programmés à des horaires moins pratiques. Avec mon travail d’architecte, il devenait difficile de tout concilier. Après toutes ces saisons, j’ai senti que mon histoire avec Gent était terminée. Mais pour être clair : je regarde cette période avec beaucoup de fierté et de gratitude. »

Vous jouez maintenant depuis deux saisons à Vamos Stekene en Nationale 1. Comment se passe cette aventure ?
« Très bien ! Le niveau est bien sûr inférieur à celui de la Liga A, mais j’apprécie l’ambiance et l’équilibre entre le volley et le travail. Nous avons une équipe soudée, et le mélange entre les entraînements et le plaisir fonctionne parfaitement. Notre objectif est de terminer dans le top 3, et si tout se passe bien, nous pourrions même envisager une promotion. Mais il n’y a pas de pression, tout est permis. Si Hellvoc Hemiksem-Schelle gagne son match en retard, ils nous rejoindront au classement. Mais honnêtement, je pense qu’une promotion éventuelle arriverait un peu trop tôt cette année. »

Votre avenir en tant que joueur dépend-il d’une éventuelle promotion ?
« Peut-être, mais je n’ai pas encore pris de décision. Vous savez, je me sens encore très bien physiquement, donc cela dépendra plutôt d’autres facteurs. L’effectif actuel sera-t-il maintenu ? Y aura-t-il des renforts ? Je laisse les choses venir à moi. »

Avez-vous encore des contacts avec d’anciens coéquipiers ? Autrement dit, des amis de l’époque vous rendent-ils visite à Stekene ?
« Oui, je garde encore contact avec certains gars, surtout Chris Ogink et Martijn Colson, qui jouent toujours à Gent. J’envoie aussi des messages à Gilles Vandecaveye de temps en temps. Ce qui est beau avec le volley, c’est que les amitiés perdurent, même si vous jouez ailleurs. »

Le volley crée donc des liens solides, c’est évident. Comment voyez-vous votre relation actuelle avec Caruur Gent ?
« Heureusement, ma femme est également passionnée de volley, donc via les réseaux sociaux et les diffusions en direct, je suis toujours au courant de ce qui se passe à Gent. C’est encourageant de voir que le club continue de se battre, même si c’est une saison difficile. Gent traverse clairement une période de transition, mais je vois encore beaucoup de potentiel. »

Votre fille Lia est née juste avant la finale de la coupe, donc elle était encore trop jeune, mais votre fils Ko, qui a maintenant 7 ans et demi, se souvient-il de cette victoire historique ?
« Oui, parce que j’ai enregistré ce match, et nous le regardons ensemble de temps en temps. Cela me donne encore des frissons à chaque fois. »

Ko suivra-t-il vos traces ?
« Il est encore jeune, bien sûr, mais il s’intéresse au sport. Il joue actuellement chez les U9 de Caruur Gent et adore ça. Mais j’essaie de ne pas le pousser. À la maison, il joue souvent avec un ballon et aime aussi le beach-volley, où il peut courir librement. Pour moi, l’essentiel est qu’il s’amuse dans le sport, quelle que soit la discipline qu’il choisira. Et s’il décide plus tard de continuer dans le volley, je serai évidemment fier de l’accompagner. »

Vous semblez avoir l’esprit d’un coach, même si vous avez toujours été un joueur plutôt discret. Quand vous regardez en arrière sur votre belle carrière, avez-vous des regrets ? Par exemple, de ne pas avoir rejoint Maaseik quand ils vous ont approché ?
« Pas vraiment, car j’ai toujours gardé suffisamment de temps pour mes études d’architecture. Bien sûr, on se demande parfois : ‘Et si ?’ Mais au final, je suis satisfait de ce que j’ai accompli et j’ai réussi à trouver un bon équilibre entre mon travail d’architecte, mon rôle d’époux et de père, et ma carrière de joueur à Gent. »

Que pensez-vous de la finale de la coupe entre Menen et Roeselare ?
« Roeselare est évidemment le favori, mais il ne faut pas sous-estimer Menen. Ils ont une équipe qui se bat avec acharnement et, en tant qu’outsiders, ils jouent toujours sans pression. Je donne un léger avantage à Roeselare, mais Menen pourrait bien surprendre, comme nous l’avons fait en 2022. »

Texte : Kenny Hennens



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