Basil Dermaux : « C’est le moment de montrer où nous en sommes vraiment »

02/12/2025

À Roulers le savent depuis longtemps : quand il faut vraiment opstaan, Basil Dermaux répond présent. La saison dernière, il était encore le tireur d’élite qui a fait basculer la finale des play-offs contre Haasrode Leuven. Cet été, un nouveau chapitre à l’étranger semblait proche — l’Italie et la Pologne se manifestaient — mais le nouvel entraîneur principal, Matthijs Verhanneman, n’a même pas dû le convaincre de rester.

Entre-temps, l’opposite de 22 ans enchaîne une deuxième saison de haut niveau avec Knack, et un triptyque crucial arrive : l’aller de la demi-finale de la Coupe de Belgique contre Maaseik, un choc contre VHL, puis l’ouverture de la Ligue des Champions à Galatasaray.

Né à Izegem et installé à Roulers avec sa compagne, Dermaux n’est plus une promesse : le week-end dernier encore, contre Guibertin — malgré une équipe de Knack à moitié remaniée — il a terminé meilleur marqueur. Juste au moment où tout semble s’accélérer, Basil respire pourtant la sérénité. Mais sous ce calme se cache une grande ambition : plus fort physiquement, ayant mûri mentalement, il est devenu un joueur capable de guider une équipe dans les moments difficiles. Le moment parfait pour une conversation ouverte avec l’un des principaux attaquants belges au plus haut niveau européen.

« Je joue avec plus de maturité »
Basil, beaucoup disent que tu as dépassé le stade du talent et que tu es au-dessus de la compétition belge. Ressens-tu ça aussi ?
Basil Dermaux : « Dépasser, c’est un grand mot. Mais je sens effectivement que j’ai un rôle plus important que la saison passée. Je joue avec plus de maturité, plus de responsabilités. L’année dernière, j’avais déjà cette confiance, mais aujourd’hui, le club attend de moi que j’apporte de la stabilité dans les phases difficiles. Tu le sens : parfois, un simple regard vers notre passeur suffit pour savoir que la balle va venir chez moi. Bon, Stijn D’Hulst est assez expérimenté pour sentir quand et comment me servir. »

Les spécialistes te considèrent comme le meilleur opposite de la Liga. Sens-tu que tu peux encore progresser ?
« Physiquement, oui, clairement. Je suis plus fort qu’il y a un an, mais je suis loin de mon plafond. En explosivité, en puissance, en pression au service : je peux encore faire beaucoup de pas. Et c’est motivant, parce que je sens que j’ai encore énormément à gagner. C’est aussi pour ça que je voulais rester une saison de plus ici. »

Intérêt étranger… mais un choix clair
On disait que tu étais proche d’un transfert cet été. C’était concret ?

« Il y a eu de l’intérêt d’Italie et de Pologne, oui. Mais je n’ai jamais vraiment hésité. J’ai encore deux ans de contrat ici, et je veux continuer à me développer. Mon objectif principal, c’était moi-même et le projet du club. Ce n’est pas comme si quelqu’un avait dû me convaincre de rester. »

Et le rôle de Verhanneman ?
« Il est resté calme, comme toujours. Évidemment, il m’a fait comprendre qu’il ne voulait absolument pas me perdre. Ça touche, surtout quand ça vient d’une icône que tu admires depuis longtemps. Mais il ne m’a jamais mis la pression. »

Est-ce ta dernière saison en Belgique ?
(rires) « Je vais recevoir cette question souvent, je pense… Honnêtement ? Je garde tout ouvert. J’ai un contrat sans clause spécifique. Oui, je rêve d’Italie ou de Pologne, mais je veux partir au bon moment. Pas au milieu de ma progression. »

« La défaite contre Maaseik a plus fait mal que prévu »

La défaite contre Maaseik (3-1) a surpris tout le monde. Comment l’as-tu vécue ?
« Elle nous a frappés plus fort que prévu. Déjà contre Alost, je trouvais qu’on avait été trop laxistes. Et à Maaseik, même scénario. Eux ont saisi leurs moments, nous pas. Ils ont servi un match presque parfait. Personne chez nous ne s’attendait à perdre là-bas, et c’est ça qui fait mal. »

Arrivez-vous plus déterminés pour la demi-finale de Coupe ?
« Oui, c’est clair. On est mordus. Ça se sent à l’entraînement : tout est plus intense, plus précis. L’ambiance est différente du début de la saison. Cette défaite doit rester dans un coin de la tête. On veut réagir fort. »

De coéquipier à coach
Comment est ta relation avec Verhanneman maintenant qu’il est ton coach ?
« Très naturelle. Matthijs était déjà à moitié coach quand il jouait. À la fin de la saison dernière, blessé, il intervenait déjà tactiquement. Maintenant il fait la même chose mais avec une structure. Il est peut-être moins explosif que Steven Vanmedegael, mais tout doit être parfait. Et ça fonctionne avec ce jeune groupe. »

Ce qu’il attend de toi ?
« Que je prenne mes responsabilités. Dans les moments où un match peut basculer, je dois être là. Je dois oser : servir, décider, réclamer le ballon. C’est un rôle que j’aime, même si je dois encore grandir. »

Le triptyque : Coupe, VHL, Galatasaray
Qu’attends-tu de l’aller de la demi-finale ?
« Une rencontre très intense. Contre Maaseik, il y a toujours de la tension, même si on ne le dit pas. Chaque set compte. Il faudra rester stables dans les moments difficiles. »

Puis viennent Haasrode Leuven et Galatasaray en Ligue des Champions…
« Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, je n’ai jamais joué contre une équipe turque. Probablement du vrai feu : une salle bouillante, de la passion, une équipe ultra physique. C’est génial. »

Le groupe compte aussi Lublin — avec Wilfredo León — et Halkbank Ankara. Qualifier Knack, est-ce réaliste ?
« Pourquoi pas ? Ankara est l’un des favoris de la compétition et Lublin est très fort. Mais nos matchs clés seront contre Galatasaray et Lublin. Si on peut créer la surprise dans l’un de ces deux, tout devient possible. Sinon, le but est de viser la CEV Cup. Ce serait un très bel objectif. »

« La Ligue des Champions te change en tant que joueur »

Qu’est-ce que la Champions League t’apporte ?
« Le niveau. Tu vois ce qu’est vraiment le top volley : puissance, vitesse, tactique… Et ces impressions, tu les ramènes en équipe nationale et en championnat. »

Tu te sens plus leader ?
« Oui. Plus tôt que prévu. Je suis plus calme, plus stable, je lis mieux les matchs. C’est nécessaire dans ce jeune groupe. Avec Matthijs en coach et Pieter Coolman blessé en début de saison, Mathijs Desmet et moi étions davantage attendus. Et ça me va. »

Ton été avec les Red Dragons ?
« Incroyable. Même en jouant peu, j’ai énormément appris. Ferre Reggers est l’un des meilleurs opposites du monde actuellement, c’est normal qu’il soit titulaire. Moi, je veux un jour jouer la VNL. C’est mon rêve. Et avec une grosse année nationale à venir, il y aura probablement de la rotation. »

« C’est le moment de montrer où nous en sommes vraiment »

Et maintenant arrive une série de matchs majeurs…
« C’est pour ça que je suis resté. Coupe, Champions League, championnat… C’est exactement ici que je veux être. Nous avons un groupe jeune et ambitieux. C’est le moment de montrer où nous en sommes vraiment. »

Texte : KH
Photos : Knack Roeselare

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