Qui d’autre que Britt Herbots (25 ans), capitaine des Yellow Tigers, est mieux placée pour jeter un regard éclairé sur les trois grands rendez-vous estivaux où l’équipe nationale féminine belge espère briller sur la scène mondiale et européenne ? Il s’agit de la Volleyball Nations League (VNL), des qualifications pour l’Euro 2026 et le Mondial 2025 en Thaïlande.

La star originaire de Saint-Trond devra jouer à la magicienne. Pourquoi ? Parce qu’elle combinera son été sportif chargé avec son mariage avec son fiancé italien Andrea Panzeri (26 ans). Le mariage aura lieu le 3 juillet dans un vignoble et un château dans le cadre romantique et idyllique d’Urbino, en Italie.
Par ailleurs, Britt connaît un tournant sportif au niveau de son club. Après deux saisons, elle quitte Savino Del Bene Scandicci, où son futur mari fait toujours partie du staff technique. Panzeri est d’ailleurs le T3 des Yellow Tigers. Britt retourne à Igor Gorgonzola Novara, le numéro 4 de la Serie A italienne. Sous la houlette du prestigieux entraîneur Lorenzo Bernardi, elle souhaite poursuivre sa carrière au plus haut niveau. Galatasaray Istanbul lui avait fait une offre lucrative. Mais elle a refusé : le championnat turc offre moins de garanties. Voilà de quoi nourrir une longue conversation. À l’instar de sa compatriote limbourgeoise Nina Derwael, Britt Herbots enchaîne les moments forts. Son enterrement de vie de jeune fille a eu lieu à Athènes, en compagnie de ses meilleures amies.

Britt Herbots est viscéralement attachée à l’Italie. Elle y a déjà évolué sept saisons dans des clubs de haut niveau. D’abord à UYBA Busto Arsizio (2 ans, médaille d’or en CEV Cup 2019), ensuite à Novara (2020-2022, médaille de bronze en Ligue des Champions 2021), puis chez Il Bisonte Firenze (1 an) et enfin à Scandicci (2 ans, médaille d’argent en Ligue des Champions 2025).

Bonjour Britt, tout d’abord félicitations de la part de la rédaction de Volleymagazine pour ton mariage. Ta carrière prend toujours plus d’ampleur, avec de nombreux moments marquants. Cette médaille d’argent en C1 est-elle un nouveau jalon ?
Britt Herbots :
« Oui, surtout grâce à la manière. Après une phase de poules sans perdre le moindre set, nous avons réalisé l’impensable. Un exploit incroyable lors du Final 4 face au Vakifbank Istanbul de l’illustre coach Guido Guidetti. Nous avons infligé une vraie correction à cette équipe turque en demi-finale, à domicile. Ensuite, nous avons remporté l’argent face à l’intouchable champion d’Italie Imoco Conegliano. Vero Volley Milano, avec Laura Heyrman, a pris le bronze en battant un Vakifbank frustré, qui termine douloureusement 4e chez lui. Tous les podiums ont été raflés par les clubs italiens. »

Tu seras bientôt en lice avec les Tigers dans la Volleyball Nations League : une douzaine de matchs répartis sur trois semaines de compétition. Quels sont les objectifs pour la Belgique (FIVB-14) ?
« Pour rappel : en 2022, j’étais la meilleure marqueuse de la VNL. Après notre absence en 2023 et 2024, notre ambition est de nous maintenir dans la VNL. L’équipe nationale a été largement rajeunie (toutes les joueuses ont moins de 30 ans) et regorge de talent. Atteindre les quarts de finale serait fantastique. Il est cependant prévu que, tout comme Silke Van Avermaet (qui ménage son genou), je ne participe pas à la 3e semaine de compétition à Apeldoorn (Pays-Bas). Il faudra lever le pied. Mon corps a aussi besoin de repos. Je dois par ailleurs gérer divers aspects pratiques : mon transfert à Novara et ma future vie de couple avec Andrea, qui reste à Scandicci. Il suit aussi une formation pour obtenir ses diplômes d’entraîneur. La distance entre Novara et Florence est de 360 km. Ce n’est pas un handicap majeur. Les transports en commun fonctionnent très bien en Italie. »

Oui, le Frecciarossa (TGV italien) entre Florence et Milan atteint les 300 km/h. Pratique, non ?
« Absolument. Andrea habitera encore quelque temps à Florence. Nous voulons tous deux tirer le maximum de nos carrières sportives. Il existe suffisamment de solutions pour nous retrouver régulièrement. Et comme il est T3 des Yellow Tigers, il sera avec moi tout l’été. Pendant la saison aussi, nous ferons tout pour passer du temps ensemble. »

Vous avez préparé la VNL avec un stage final à Murcie contre l’équipe nationale espagnole ?
« Oui, l’entraînement a commencé le 14 mai à Louvain. En phase finale, nous avons affronté l’Espagne : deux victoires 3-1 et une défaite 2-3. Le coach Kris Vansnick a donné du temps de jeu aux 14 joueuses, avec un accent sur les automatismes, la cohésion avec les passeuses et des séances individuelles et collectives pour bien entamer la VNL. »

Qu’est-ce qui rend la VNL si spéciale ?
« C’est la grande variété de styles de jeu proposés par des adversaires de très haut niveau. L’Italie (FIVB-1) et le Brésil (FIVB-2), champions olympiques et vice-champions, sont dans notre groupe. Il y a aussi des mastodontes comme la Chine (FIVB-5) et la Pologne (FIVB-6). Il est difficile de faire des pronostics. Certaines équipes excellent par leur jeu rapide et technique. D’autres misent sur l’expérience ou une défense quasi impénétrable. D’autres encore impressionnent par leur puissance physique. Il faut aborder cette VNL match par match. Je pense que nous avons des chances de victoire contre la Thaïlande, la France, la République dominicaine, la Corée, le Canada, les Pays-Bas et la Tchéquie. Chaque point gagné compte énormément pour réussir notre mission. »

Après la VNL, vous disputerez le 2e tour qualificatif pour l’Euro 2026. Tu n’étais pas présente au 1er tour. Comment évalues-tu vos chances ?
« C’est la dernière fois que des qualifications auront lieu. Nous n’étions pas directement qualifiées. Il y a donc deux phases. Le dimanche 3 août, nous devrons battre le Danemark (CEV-36) à Odense. Cela ne peut pas nous échapper : à l’aller, nous avons gagné 3-0. Ensuite, le mercredi 6 août (20h00), nous recevrons la Hongrie (CEV-20) à Maaseik. Ce sera notre seul match à domicile, et l’esprit de revanche planera, car nous avons perdu 3-0 à l’aller. Mais nous sommes actuellement deuxièmes de notre poule. Les sept premiers et les cinq meilleurs deuxièmes se qualifient pour l’Euro 2026. J’ai bon espoir que nous décrochions l’un des 24 billets. À l’avenir, les tickets seront attribués sur base du classement CEV. Nous sommes actuellement 10e. »

Le dernier sommet de 2025 est le Mondial en Thaïlande, du 22 août au 7 septembre. Tu en attends des étincelles ?
« Après la 9e place lors de mon premier Mondial en 2022 aux Pays-Bas, je vise les huitièmes de finale. En phase de poule à Phuket, nous affronterons Cuba (FIVB-23) le 22/8, la Slovaquie (FIVB-27) le 24/8 et l’Italie (FIVB-1) le 26/8. Il faudra finir deuxièmes. À Bangkok, nous pourrions alors affronter la Pologne ou l’Allemagne en 1/8e de finale. De superbes défis à relever avec beaucoup d’envie. J’ai hâte ! »

Programme VNL 2025
SEMAINE 1 à PÉKIN (Chine)
– Mer 4 juin : Chine (FIVB-5)
– Jeu 5 juin : Thaïlande (FIVB-13)
– Ven 6 juin : France (FIVB-19)
– Dim 8 juin : Pologne (FIVB-6)
SEMAINE 2 à ISTANBUL (Turquie)
– Mer 18 juin : Brésil (FIVB-2)
– Jeu 19 juin : République dominicaine (FIVB-11)
– Ven 20 juin : Corée (FIVB-35)
– Dim 22 juin : Canada (FIVB-8)
SEMAINE 3 à APELDOORN (Pays-Bas)
– Mer 9 juillet : Italie (FIVB-1)
– Jeu 10 juillet : Pays-Bas (FIVB-9)
– Ven 11 juillet : Serbie (FIVB-10)
– Dim 13 juillet : Tchéquie (FIVB-15)

Le dernier du classement final est relégué. Les huit meilleures nations (sur 18) accèdent aux quarts de finale (1-8, 2-7, 3-6, 4-5), puis au Final 4 (matchs pour les médailles).

Effectif belge pour la VNL
Passeuses : Eline Van Sas (Asterix AVO), Charlotte Krenicky (MTV Stuttgart), Lara Nagels (VfB Suhl)
Récep-attaquantes : Britt Herbots (Novara), Nel Demeyer (Oudegem), Tea Radovic (Tchalou)
Opposées : Pauline Martin (MTV Stuttgart), Liese Verhelst (Oudegem)
Centrales : Nathalie Lemmens (Perugia), Silke Van Avermaet (Busto Arsizio), Anna Koulberg (MTV Stuttgart), Britt Fransen (Asterix AVO)
Libéros : Britt Rampelberg (ex-Venelles, cherche un club), Noor Debouck (Asterix AVO)

Encadrement : Entraîneur principal Kris Vansnick, adjoints Alper Hamurcu (T2), Andrea Panzeri (T3)

La VNL se joue avec 14 joueuses sur la feuille de match. Cela signifie que Kaat Cos, Eline Van Elsen, Saar Bertels et Anke Waelkens ne sont pas reprises pour l’instant. Elles restent disponibles. Manon Stragier, Marlies Janssens, Helena Gilson, Charline Humblet et d’autres pourraient aussi dépanner si nécessaire. La passeuse Lien Van Geertruyden est malheureusement indisponible : elle est en revalidation après une grave blessure au genou.

Arrticle: Leo Peeters