Liam McCluskey : « Continuez à faire venir les équipes belges ».
La BeNe Conference se déroulera samedi pour la première fois à Louvain et des retrouvailles passionnantes se profilent à l'horizon. Liam McCluskey, le seul Belge à travailler aux Pays-Bas, revient avec Orion Stars Doetinchem pour ouvrir la première édition de cette compétition transfrontalière au Sportoase.
Il y a trois ans, le natif de Zonhoven a quitté Maaseik à la recherche d'opportunités de jeu, mais aux Pays-Bas, il a dû faire face à des blessures. Quoi qu'il en soit, ce passeur techniquement très doué est de nouveau en pleine forme et prêt à affronter les équipes belges. Mais qu'attend-il de cette nouvelle compétition ? Et comment juge-t-il les équipes belges et néerlandaises ? Un retour est-il envisageable ? Volleymagazine l'a découvert.
Il y a trois ans, Liam McCluskey a choisi de partir à l'aventure aux Pays-Bas, dans le but de se perfectionner en tant que meneur de jeu. Mais ce qui devait être un bond en avant sportif s'est transformé en un parcours semé d'embûches. Des blessures persistantes au genou l'ont longtemps tenu à l'écart et, tandis que son ancien club, Maaseik, se débattait avec ses propres problèmes de passeurs, il a dû regarder depuis Doetinchem, au cœur de la région dite de l'Achterhoek. Aujourd'hui, le joueur de Zonhoven, qui n'a que 23 ans, est de retour, juste à temps pour une première unique : la BeNe Conference.
Apparemment, le dernier Belge à vous avoir précédé en Eredivisie néerlandaise était le joueur de coin Jimmy Prenen. Il y a d'ailleurs une similitude, puisqu'il a lui aussi quitté Maaseik, mais a joué pour son rival, le Dynamo Apeldoorn, de 2007 à 2009.
Liam McCluskey : « C'est à la fois drôle et surprenant. Je ne savais pas que Jimmy était le dernier Belge avant moi. Mais j'ai fait des recherches récemment qui m'ont permis de comprendre que c'était il y a une vingtaine d'années.
Vous souvenez-vous de vos premières pensées lorsque vous avez entendu parler de la conférence BeNe ?
« Honnêtement ? Oy, je vais devoir retourner à Maaseik » (rires). (rires) C'était vraiment mon premier réflexe. J'aurais aimé y rejouer pour montrer ce que je vaux. Mais de toute façon, Maaseik n'en fait pas partie. C'est dommage, car ce nom attire naturellement. Notre chef d'équipe a d'ailleurs immédiatement déclaré : « Dommage que Maaseik ne soit pas là, ils vendent toujours les affiches ». Mais c'est ainsi que se déroule le championnat. D'ailleurs, qui aurait cru que l'Antwerp allait faire en sorte que Menen ne soit pas là. Cela en dit long sur le niveau en Belgique ».
Entre-temps, vous avez passé trois saisons aux Pays-Bas et vous semblez vous y plaire, à De Achterhoek. Quel regard portez-vous sur ce choix ?
« Je savais que c'était un pas en arrière pour en faire deux en avant. A Maaseik, j'avais un grand talent, mais je trouvais que je n'avais pas assez d'occasions. Je voulais jouer, me développer. En tant que jeune homme, c'est normal, n'est-ce pas ? Aux Pays-Bas, j'ai eu cette chance, même si des blessures sont venues perturber les choses. L'année dernière a été difficile. J'ai été longtemps indisponible, j'ai subi une importante opération du genou et j'ai dû repartir de zéro. Aujourd'hui, je retrouve peu à peu la forme. La BeNe Cup contre Roulers en décembre a été mon premier vrai test. Bien que nous ayons perdu 3-1, nous avons gagné un set. Personne ne s'attendait à cela.
À notre grande surprise, vous avez en effet réussi à vous imposer dans les deux premiers sets. Quelle est la différence de niveau entre la Belgique et les Pays-Bas?
« En Belgique, on a l'impression que nous faisons de l'aide au développement pour les Pays-Bas. (rires) Je peux comprendre cela en soi. Roulers et Maaseik ont donné le ton pendant des années. Mais maintenant, laissons les clubs belges venir aux Pays-Bas. Nous verrons alors à quel point la différence est grande. Il y a environ cinq ans, le niveau était beaucoup plus bas ici, mais les Pays-Bas ont fait d'énormes progrès. À l'époque, il y avait Lycurgus de Groningen, Dynamo d'Apeldoorn et nous, Orion de Doetinchem, comme principaux clubs. En dehors de cela, il n'y avait pas grand-chose. Aujourd'hui, il y a encore cinq équipes qui peuvent vraiment rivaliser. Des clubs comme Limax et Huizen font de sérieux progrès.
Qu'en est-il du nombre de joueurs professionnels aux Pays-Bas ? C'est souvent un indicateur de l'évolution d'un club.
« À Orion, nous avons huit pros à temps plein. Notre infrastructure est de premier ordre et tout est organisé correctement. Le transport, les paiements, le logement, les questions périphériques... Ce n'est pas toujours évident en Belgique. En termes d'organisation de base, les Pays-Bas sont plus avancés que la Belgique et je suis sûr que cela se traduira par de meilleures performances dans les années à venir. Je vais donner un exemple : à Maaseik, par exemple, j'avais une voiture, mais je devais payer moi-même mon essence, ainsi que l'internet dans mon appartement. A Orion, tout est réglé au mieux, avec en plus un repas chaud par jour ».
Vous avez été championne la saison dernière et avez terminé deuxième aux Pays-Bas dans le championnat régulier cette saison. Quelles sont vos chances face aux équipes belges ?
« Je pense que nous pouvons faire quelque chose contre n'importe quelle équipe. Comme Lycurgus, d'ailleurs, qui pourrait se distinguer un peu en Eredivisie cette saison. Mais pour être réaliste, ce sera de toute façon difficile à Roulers. Je pense que Lycurgus, Orion et Dynamo sont du niveau d'Alost et de Haasrode Leuven.
Si je regarde notre propre équipe, nous avons un noyau expérimenté avec des gars qui ont déjà joué au niveau international. Ce n'est que cette saison que nous avons été changeants. Nous avons longtemps été en tête, mais après le Nouvel An, nous avons subi des défaites stupides qui nous ont coûté les points nécessaires. Cela nous a coûté les points nécessaires. Mais si nous atteignons notre apogée au bon moment, je nous vois bien nous imposer.
La BeNe Conference est-elle une bonne chose pour le volley-ball dans les Pays-Bas ?
« Cela reste à voir, mais mon intuition me dit toujours oui. Nous devons oser voir plus grand en tant que monde du volley-ball. Aux Pays-Bas, les gens se disent encore : pourquoi irais-je en Belgique ? Grâce à la conférence BeNe, ils peuvent maintenant voir que nous avons aussi de beaux matches et des matches forts. Et pour la Belgique, c'est peut-être aussi un rappel à l'ordre. Tout le monde pense que les équipes belges vont gagner facilement, mais je sais qu'aux Pays-Bas, nous avons des équipes qui peuvent vraiment leur faire mal. C'est ce qui rend le tournoi passionnant.
Le volley-ball belge va-t-il faire passer les Néerlandais au niveau supérieur ?
« En partie, oui. Des clubs comme Roulers et Alost apportent un certain niveau. Mais cela aide aussi dans l'autre sens. Aux Pays-Bas, les clubs sont tout simplement mieux organisés. Regardez Lycurgus, par exemple. Il joue au Martiniplaza, une arène de 8 000 places. Lorsqu'il y a un match de haut niveau, l'arène est bien remplie. Cette atmosphère fait la différence. Quand les équipes belges viendront là-bas, elles verront qu'elles ne nous laisseront pas tomber.
Il est toutefois dommage que leur principal sponsor, Nova Tech, soit en faillite. Cela ne changerait rien cette saison, mais la saison prochaine, cela signifierait 1 à 1,5 million d'euros de revenus de sponsoring en moins. Dommage, car d'après ce que nous avons entendu, Lycurgus avait le même budget de fonctionnement que Roulers.
« C'est en effet dommage, d'autant plus qu'ils avaient beaucoup investi : un passeur slovène, des joueurs de coin tchèques et portugais, un milieu finlandais... Et Stijn Van Schie en face, on se souvient de lui à Gand et à Roulers. Nous ne pouvons qu'espérer pour l'avenir de Lycurgus, de la ligue néerlandaise et de la BeNe Conference qu'un nouveau grand nom apparaîtra bientôt.
En parlant de nouveaux noms, quels sont les joueurs de l'Eredivisie que nous devrions suivre de près?
« Il y a vraiment des joueurs intéressants qui circulent. Chez nous, à Orion Stars, il faut absolument garder un œil sur Tom Godt. C'est un attaquant de coin explosif qui a fait de grands progrès l'année dernière, a aidé à gagner le championnat et a fait la campagne VNL avec l'équipe nationale. Cette saison, il confirme à nouveau et constitue un atout majeur de notre attaque. Le Dynamo dispose d'une équipe jeune et dynamique, mais sa force réside principalement dans son meneur de jeu Freek de Weijer et son opposant Sjors Tijhuis. De Weijer a beaucoup d'expérience, est très fort techniquement et sait comment mettre ses attaquants en position. Si les deux se trouvent, ils formeront un tandem très fort. Le Dynamo n'est peut-être plus l'équipe dominante d'il y a quelques années, mais il ne faut pas le sous-estimer.
Où espérez-vous personnellement terminer avec Orion dans cette BeNe Conference ?
« J'aimerais terminer deuxième, mais je ne sais pas si c'est réaliste. Cela dépend aussi de la façon dont nous gérons les déplacements. Roulers sera toujours le favori, mais j'espère que nous pourrons montrer aux équipes belges que nous sommes vraiment là.
Vous êtes en fin de contrat à l'issue de cette saison. Vous voyez-vous revenir en Belgique ?
« Je ne l'exclus pas, mais je veux d'abord voir quelles sont les options qui s'offrent à moi. Je veux continuer à me lancer des défis et peut-être aussi découvrir l'Europe. Mais si un projet belge intéressant se présente à moi, qui sait ?
Et les Dragons Rouges ? Avez-vous encore des ambitions pour l'équipe nationale ?
« Je reste réaliste à ce sujet. Il y a beaucoup de meneurs de jeu forts comme Stijn D'Hulst et je n'ai pas encore forcé ma place. Mais je me sens de mieux en mieux physiquement et si je peux montrer ma valeur dans la BeNe Conference, pourquoi pas ?
Samedi, vous affrontez le Haasrode Leuven d'Hendrik Tuerlinckx à Louvain. Un moment particulier ?
« Sans aucun doute. Je connais bien les joueurs de Louvain. C'est une équipe atypique qui pratique un volley-ball rapide et magnifique. Ils sont également très forts techniquement. Je connais le Sportoase, mais je n'ai joué contre la VHL que dans la petite salle de Haasrode. Pour nous, il s'agit d'un test parfait qui nous permettra de montrer immédiatement où nous nous situons. Nous ouvrons la toute première BeNe Conference, ce sera donc un match spécial. Et pour moi, c'est aussi un plaisir de jouer à nouveau en Belgique. J'ai hâte d'y être ».
Texte : Kenny Hennens
Photos : archive et Orion