Interview avec Mieke Moyaert, entraîneuse des Young Red Dragons U19
Avec la Coupe du Monde en Ouzbékistan en ligne de mire, la sélectionneuse nationale Mieke
Moyaert revient sur la période de préparation intensive des Young Red Dragons U19. Ce championnat mondial représente non seulement un défi sportif, mais aussi une occasion unique pour cette jeune génération de progresser en tant qu’équipe et en tant que joueurs individuels.
Selon Moyaert, la préparation s’est globalement bien déroulée. Fin juin, l’équipe a entamé un solide parcours de préparation, avec plusieurs matchs amicaux de haut niveau au programme. L’équipe a ainsi affronté deux fois la France, championne d’Europe dans cette catégorie d’âge, puis a disputé des rencontres contre le Brésil et les Pays-Bas. « Le niveau n’a fait qu’augmenter », explique Moyaert. « Les joueurs ont progressé, et nous avons pu travailler efficacement sur nos principes de jeu et insister sur certains points clés. »
Les entraînements étaient intensifs et soigneusement structurés, avec une attention particulière portée sur les automatismes de jeu, la stabilité en réception et une plus grande implication du centre. Le travail a également été approfondi sur les compétences de base, comme la mise en place d’un bloc propre et les réactions dans les situations complexes. « Nous avons tenté de progresser sur tous les plans », ajoute-t-elle.
Un accent important a été mis sur la réception. Elle devait gagner en stabilité, tant face aux services flottants classiques qu’aux jump floats. Bien que ce ne soit pas un point faible, le staff voyait encore de la marge. En attaque aussi, de nouvelles étapes ont été franchies. « Nous avons davantage intégré notre pipe et travaillé différentes variantes pour des scénarios typiques de match. Nous avons aussi affiné notre organisation de bloc, avec une attention particulière pour le triple bloc. »
Le plus grand progrès, selon Moyaert, a été réalisé dans l’organisation de l’équipe. La structure sur le terrain, tant en défense de bloc qu’en couverture, a été considérablement améliorée. « C’est quelque chose que d’autres coachs ou managers nous font souvent remarquer pendant les tournois : que nous sommes une équipe bien organisée, avec des accords clairs et une bonne communication sur le terrain. »
Ce qui caractérise cette équipe, c’est, selon Moyaert, une mentalité de battant. « Ce sont des joueurs extrêmement compétitifs, avec un grand sens des responsabilités. Ils sont soudés, sur et en dehors du terrain. Ils sont disciplinés, curieux et progressent grâce à cette attitude. Nous ne sommes peut-être pas la plus grande ou la plus physique des équipes, mais nous faisons la différence grâce à notre organisation, notre intelligence de jeu et notre mentalité. »
La préparation mentale a également reçu beaucoup d’attention. Pour de nombreux joueurs, ce n’est pas leur premier grand tournoi. Ils ont déjà participé à des championnats d’Europe ou à d’autres qualifications et savent donc ce qu’on attend d’eux. « C’est le dernier tournoi pour cette génération, donc on veut en tirer le maximum. Nous avons défini des objectifs ensemble, réfléchi à notre identité collective et discuté de la manière dont nous voulons nous présenter, pas seulement en termes de résultats, mais aussi dans notre attitude et notre image. »
Les adversaires dans la phase de poules ne sont pas sous-estimés. Le Pakistan reste une inconnue, mais certainement pas à négliger. La Turquie et l’Argentine sont les adversaires les plus redoutables, même si les trois autres rencontres ne seront pas simples. « Chaque équipe présente à une Coupe du Monde mérite sa place, cela en dit déjà long », affirme Moyaert. « Nous visons une place dans le top 4 de notre poule. Cela nous permettrait de disputer les matchs pour les places 1 à 16. Et ensuite, les choses deviennent très sérieuses, car au premier tour à élimination directe, nous affronterons une équipe issue de ce qu’on peut clairement appeler la poule de la mort, avec des pays comme l’Iran, l’Italie et l’Espagne. Si nous gagnons, nous restons dans la course pour les places 1 à 8. En cas de défaite, nous jouerons pour les places 9 à 16. Il faut donc être prêts dès le premier jour. »
Ce que Moyaert espère que les joueurs retiendront de cette Coupe du Monde dépasse le simple résultat. « C’est difficile à résumer en une seule phrase, mais j’espère avant tout que ce sera une expérience d’apprentissage. Ils doivent comprendre la valeur de ce genre de tournoi pour leur développement en tant que sportifs de haut niveau. Chaque match international, chaque moment sur le terrain, est une étape vers la suite. Certains d’entre eux évolueront peut-être un jour vers les Red Dragons. Ce qu’ils apprennent ici, ils le garderont toujours avec eux. »
Sur le plan personnel, cette aventure reste très spéciale. « C’est ma troisième Coupe du Monde en tant qu’entraîneuse, mais cela reste un moment à part. On n’y arrive pas par hasard. Il faut beaucoup de travail, de sélection et d’engagement. C’est un privilège de pouvoir travailler avec ce groupe. C’est une équipe très coachable, avec beaucoup de caractère et de motivation. Et bien sûr, avec le soutien du meilleur staff qu’on puisse imaginer, je ne peux qu’être fière de là où nous en sommes. »
Players
Hubert Guilhem
Mertens Warre
Speltinckx Viktor
Rauwoens Joppe
Devoghel Ward
Vanbroekhoven Tuur
Strobbe Jannes
Stoliar Andre
Coussens Jules
Vermarien Daan
Neyens Thomas
Van Pelt Ferre
Staff
Moyaert Mieke – Head Coach
Loosen Ben – Assistant Coach
Pierre Henry – Assistant Coach
Weyns Jan – Assistant Coach
Lippens Wout – Physiotherapist
Dupont Damien – Team Manager