« C’est maintenant le vrai showtime » – L’entraîneur Yorick Vande Velde à propos de la Coupe du Monde U19 en Serbie

02/07/2025


Après une intense période de préparation, le moment est enfin arrivé : l’équipe nationale belge U19 féminine entame sa Coupe du Monde en Serbie.
Avec un groupe soudé, de nouveaux systèmes de jeu et des objectifs ambitieux, la Belgique veut une nouvelle fois se montrer sur la scène mondiale. Nous avons rencontré longuement l'entraîneur Yorick Vande Velde pour parler de la sélection, de la préparation, de la dynamique du groupe et de sa motivation personnelle.

Une sélection équilibrée, mêlant talent et expérience

« Notre sélection compte douze joueuses, un peu moins que les quatorze habituelles, mais c’est un groupe dans lequel nous avons toute confiance. Liese Verhelst et Tea Radovic ne sont pas présentes cette fois, car elles ont logiquement reçu leur chance au plus haut niveau avec les Yellow Tigers. Leur absence ouvre la porte à de nouveaux talents. Nous avons ainsi décidé de faire confiance à deux joueuses nées en 2009 : Ella Joosen et Ayiana Hall. Jeunes, mais prêtes pour ce niveau. »

L’équipe est un bon mélange de visages connus et de nouvelles forces. La majorité vient de l’école des sports de haut niveau de Vilvorde, complétée par quelques joueuses externes qui se sont imposées par leurs performances à d'autres niveaux.

« Mila Vlahovic, Janne Deleu et Léa Josevski n’étaient pas à l’école des sports cette année, mais elles se sont réintégrées sans problème. Cela montre leur maturité. Nous travaillons avec ce groupe depuis deux ans et l'intégration s’est bien passée. »

Le staff aussi est bien rodé. Parmi les nouveaux visages : Simon Hermans (Noorderkempen) et Geoffrey Mauroy (Tchalou), eux aussi bien intégrés. « La chimie entre le staff et les joueuses est essentielle. Elle est bien là, et ça se ressent. »

Une longue préparation, riche en apprentissages
La préparation pour la Coupe du Monde n’a pas été un sprint, mais un marathon ponctué de moments clés.

« Le premier stage spécifique à la Coupe du Monde a eu lieu dès les vacances d’automne, dans le cadre du stage du COIB. On y a posé les premières bases mentales et physiques. Ensuite, nous avons vécu un moment d’apprentissage très enrichissant pendant les vacances de Pâques, avec la venue de l’Espagne. »

Face aux Espagnoles, connues pour leur puissance physique, les Belges ont pu tester leur système bloc-défense. Plus tard, elles ont affronté la Pologne, une équipe aux qualités similaires.

« Le stage en Allemagne était éprouvant mais bénéfique. Chaleur, adversaire coriace, nouvelles conditions : autant de facteurs pour lesquels il faut être prêt. Il faisait 35 degrés, comme en Serbie aujourd’hui. La dernière ligne droite a été marquée par des matchs contre les Yellow Tigers et l’équipe shadow. De solides partenaires d’entraînement, très utiles. »


De nouveaux systèmes, des principes clairs

Tactiquement aussi, le staff a beaucoup investi pendant la préparation.

« Nous avons commencé avec un nouveau système de jeu. Cela a nécessité que certaines assument de nouveaux rôles. C’était nécessaire, et tout le monde s’est adapté. »

« Un point central de notre jeu est d’amener un maximum de balles dans la zone positive grâce à un bon contrôle. Cela multiplie nos options offensives. Comme nous ne faisons pas toujours partie des équipes les plus grandes physiquement, la précision et la stabilité sont cruciales. Nous mettons aussi beaucoup l’accent sur l’attaque pipe, où nous avons de vraies qualités. Cela nous rend moins prévisibles. Enfin, notre système bloc-défense est un autre axe important. Le jeu est plus rapide et plus puissant, donc nous avons dû nous adapter, en lecture et en positionnement. »

Le groupe a bien absorbé ces changements. « On voit surtout ces dernières semaines qu’elles peuvent s’adapter, même en cas d’absence ou de changement tactique. »


Un groupe soudé, avec une communication mature

Ce qui frappe dans cette génération, c’est leur cohésion.

« Elles sont là les unes pour les autres, se soutiennent, rient ensemble, mais se corrigent aussi. Et tout cela avec maturité et respect. C’est rare à cet âge. »

Vande Velde décrit le groupe comme « gentil mais clair dans la communication ».

« Elles se poussent mutuellement sans animosité. Et cela, en tant qu’entraîneur, c’est un vrai cadeau. C’est grâce à cette ambiance que nous avons bien performé à l’Euro. Elles progressaient chaque jour car elles se comprennent parfaitement. »


La polyvalence comme force

Un autre atout de cette équipe : sa flexibilité.
« Toutes peuvent jouer à plusieurs positions, en attaque comme en défense. C’était un choix d'entraînement, et maintenant, on peut l’appliquer. C’est un luxe en tournoi. »
La pression au service est aussi un atout, tout comme l’accélération dans le jeu de passe. « On veut toujours garder l’initiative. »


Mentalement prêtes pour le défi

Comment prépare-t-on mentalement de jeunes joueuses pour une Coupe du Monde ?

« En étant réaliste. On parle du tournoi, du groupe, des adversaires. On identifie les matchs à gagner : Chili et Tunisie. Et ceux qui seront plus durs : Japon, Italie, Chine. »
Mais rien n’est impossible, selon Vande Velde. « L’an dernier à l’Euro, on a perdu 3-0 contre l’Italie, mais chaque set était serré. Il suffit d’une balle décisive… et la donne change. »

« Nous voulons battre un grand pays. C’est ambitieux, mais faisable. Et sinon en phase de groupe, il y a encore les croisements. »
Outre les réunions collectives, le coach a aussi des entretiens individuels avec chaque joueuse. « Sur leurs forces, leurs points à améliorer, et comment elles se sentent. Pour qu’elles se sentent vues, entendues et valorisées. Ça donne de la force mentale. »


Une expérience pour la vie

Le résultat compte, mais une Coupe du Monde est bien plus que cela.

« Elles découvrent d’autres cultures volley : Asie, Amérique du Sud, peut-être même les États-Unis. Cela élargit leur horizon, même à leur jeune âge. »

Vande Velde espère qu’elles pourront en profiter sans regret.

« L’an dernier, elles ont tout donné pour se qualifier. Aujourd’hui, c’est leur moment. Pas de vacances, mais une Coupe du Monde. Showtime, comme je leur dis. Montrez-vous. »


Et pour le coach ?

« Cela signifie énormément. J’entraîne certaines de ces filles depuis six ans. On les voit grandir, on veut qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Et quand ça arrive, c’est très émouvant. J’en tire une énergie incroyable. »
C’est l’aboutissement d’un long parcours.
« La dernière équipe belge en Coupe du Monde U19 remontait à la génération de Britt Herbots. Revenir ici, des années plus tard, c’est une fierté. »


Encore neuf matchs en douze jours

« Ce sera très dur, physiquement et mentalement. Mais je sais qu’elles peuvent le faire. Leur force, leur solidarité, leur détermination me donnent confiance. »
La Belgique débute le tournoi contre le Japon. On ne sait encore que peu de choses sur cette équipe, mais Vande Velde insiste :
« Se concentrer sur nos propres forces. »
La mission est claire : ce n’est pas des vacances. C’est la Coupe du Monde. C’est showtime !


Selection La Belgique:

Vanassche Auke
Josevski Léa
Vlahovic Mila
Hall Ayiana
Joosen Ella
Deleu Janne
Hoste Lune
Weyers Janne
Timmermans Iza
Maes Flore
Debout Jasmine
Peeters Kaat

Staff:

Vande Velde Yorick (Head coach)
Claes Tom (Assistent)
Mauroy Geoffrey (Assistent)
Hermans Simon (Statistician)
Point Joran (Physio)
D'Hondt Justine (Team manager)

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